L’endométriose peut être profonde et / ou superficielle. Ce terme peut faire peur. Pourtant, c’est un indicateur de profondeur des lésions, pas un qualificatif de vos douleurs. Je vous explique tout sur l’endométriose profonde et superficielle. ⤵️
Endométriose profonde : à quoi ça correspond ?
L’endométriose profonde est une forme de l’endométriose. Contrairement à l’endométriose superficielle, où les tissus similaires à l’endomètre se développent sur la surface des organes pelviens, l’endométriose profonde pénètre plus profondément dans les tissus affectés, souvent à plus de 5 mm sous la surface des organes.
Cette forme d’endométriose touche généralement des organes comme le rectum (dont la jonction recto-sigmoïdienne), la vessie, les intestins. Mais aussi potentiellement les ligaments utérosacrés, le cul-de-sac de Douglas, les uretères, l’iléon, le colon droit et le sigmoïde.
Les zones profondément infiltrées peuvent causer en plus des douleurs chroniques, des troubles fonctionnels et, dans certains cas, des complications nécessitant une intervention chirurgicale plus vite que prévu. D’autant plus que ces lésions profondes deviennent de plus en plus difficile à retirer avec le temps.
Est-ce qu'une endométriose profonde est grave ?
Le caractère profond de l’endométriose indique uniquement la localisation des lésions et leur degré de profondeur, mais en aucun cas l’étendue de vos douleurs. L’endométriose reste une maladie chronique invalidante qui impacte notre quotidien. En fonction des femmes et de sa manifestation, elle peut devenir un sérieux handicap invisible. C’est pourquoi elle nécessite un suivi médical rigoureux et la mise en place de routines pour soulager vos symptômes et les éventuelles crises d’endométriose.
Lésions profondes et superficielles : peut-on avoir les deux ?
Oui, lorsqu’on est atteinte d’endométriose, on peut avoir à la fois des lésions profondes et des lésions superficielles. C’est pourquoi les examens d’imagerie médicale permettent de cartographier au maximum les zones atteintes. « Au maximum », car on ne peut pas toujours visualiser l’ensemble des lésions et leur étendue. En effet, dans certains cas, les résultats de ces examens ne montrent aucune lésion, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’endométriose, ni de douleurs !
À ce propos, ne vous fiez pas aux termes « profonde » et « superficielle » pour définir votre douleur. Certaines femmes avec des lésions superficielles ont plus de symptômes et de douleurs que d’autres qui ont des lésions profondes. Le principal soucis des lésions profondes c’est qu’elles vont venir interférer sur le bon fonctionnement des organes touchés.
Quels sont les différents stades d'endométriose ?
Avant 2017, on parlait d’endométriose sous forme de stade (I, II, III, IV) en fonction de la gravité et de l’avancée de la maladie. Entre temps, les connaissances sur l’endométriose ont évolué et cette classification n’était plus jugée pertinente.
C’est pourquoi on parle plutôt de 3 formes d’endométriose :
- l’endométriose superficielle ou péritonéale,
- l’endométriose profonde ou sous-péritonéale,
- et l’endométriose ovarienne.
L'endométriose superficielle
L’endométriose superficielle, également appelée endométriose péritonéale, est l’une des formes les plus courantes de cette maladie gynécologique chronique. Elle se caractérise par la présence de lésions superficielles sur le péritoine, la membrane qui recouvre les organes intra-abdominaux.
Ces lésions sont généralement de petite taille, n’excédant pas 5 mm de profondeur. Contrairement à l’endométriose profonde, qui infiltre les tissus plus en profondeur, l’endométriose superficielle reste limitée à la surface du péritoine. Cependant, elle peut tout de même provoquer des douleurs significatives.
Il est important de noter que la gravité des symptômes ne dépend pas de la profondeur des lésions ; même les formes superficielles peuvent être très invalidantes pour celles qui en souffrent.
L'endométriose ovarienne
L’endométriose ovarienne, également connue sous le nom d’endométriome, est une forme spécifique d’endométriose qui affecte les ovaires. Contrairement à l’endométriose superficielle qui se limite généralement au péritoine, l’endométriose ovarienne se caractérise par la formation de kystes remplis de sang, souvent appelés « kystes chocolats » en raison de leur contenu épais et brunâtre.
Ces kystes se forment lorsque du tissu endométrial s’implante à la surface de l’ovaire et commence à s’enkyster. Au fil du temps, ce processus peut entraîner une invagination de la lésion dans l’ovaire, créant un kyste qui peut atteindre plusieurs centimètres de diamètre. Ces kystes peuvent être responsables de douleurs pelviennes chroniques, notamment pendant les règles, et sont également une cause fréquente d’infertilité chez les femmes atteintes d’endométriose.
Le traitement de l’endométriose ovarienne est souvent complexe, en raison de la délicatesse de l’ovaire et de la possibilité d’endommager le tissu ovarien sain lors de l’ablation des kystes. Cela nécessite souvent une prise en charge chirurgicale spécialisée, avec une attention particulière pour préserver la fertilité de la patiente autant que possible.


